vendredi 23 avril 2010

Redonner de l'envie

Beaucoup doivent me voir désormais comme la pire des ordures.

C'est un peu... vrai

Mais je ne suis pas au boulot pour faire des câlins, et encore moins pour que ce soit la merde. Exemple : Il y a sur le site ou je travaille une école de "future têtes pensantes" qui sort des niveaux bac+2 +3 +5. Et là, je vous pose un problème, sortez un quart de feuille et un stylo à bille bleu et notez :

Sachant que voulez réussir vos études et que vous avez envi d'avoir votre diplôme, sésame pour trouver un super boulot. Sachant que vous avez le choix entre 2 écoles, en internat. L'une à des règles à respecter, des gens compétents, mais avec de bons résultats. L'autre, c'est un peu les vacances toutes l'année, ça bois, ça fume, le personnel est terrifié par les étudiants mais les encouragent à faire les cons (d'ailleurs, lorsqu'ils recrutent, ils disent bien qu'ici, c'est très cool !) et s'étonne d'avoir des résultats de merde, mais grâce à ces résultats, ils vous font redoublé afin de payer une année supplémentaire...

Laquelle est la plus intéressante ?

Ceux qui me disent : ben, la 2, c'est cool. Et bien vous êtes les bienvenus ici. Sauf qu'il y a un hic. MOI.

Oui, parce qu'interne signifie que vous dormez ici, et mangez ici. Hors, ici, c'est moi qui dirige les filles qui font le ménage et le self. Donc, je deviens l'énorme hic de ceux qui foutent la merde. Parce que aussi dur que j'en ai l'air, j'accepte la très grande majorité des demandes de mon personnel. Et surtout, je les protège de tout ceux qui auraient des envies de faire chier. Et donc, lorsque les étudiants gerbent partout dans l'internat, bouchent les toilettes, ma consigne est claire : vous les laissez nettoyer leurs merdes. Parce qu'une femme de chambre est là pour entretenir et nettoyer, mais pas pour torcher.

C'est ainsi que l'année dernière par exemple, les étudiants n'ont plus eu de "frotte-anus" (joli mot pour dire PQ) pendant deux semaines tant qu'ils n'avaient pas débouché les trois toilettes (chacun remplis d'un gros rouleau de papier bien tassé à fond...)

Il en va évidemment que si mes employés ne font pas le boulot, je les sermonne aussi. Il faut qu'il y ai un équilibre entre les deux. Chacun ayant des droits, et des devoirs.

Si je parle de redonner de l'envie, c'est justement à propos des femmes de chambre. Sur les 6 que je devrais avoir, il ne m'en reste actuellement plus que 2. Pour les autres, c'est un mélange de "Je ne viens plus parce que je profite du système" à du "j'aimerais bien revenir, mais je suis une ruine, et le corps médical se demande encore comment je fais pour ne pas être dans un fauteuil roulant..."

Quoiqu'il en soit, mon voeux le plus cher serait d'externaliser ce service afin de ne plus avoir de demande en direct et ne plus avoir à faire la chasse. Les deux restantes oscillent entre la déprime et la résignation. Et il n'est pas facile de les garder présente très longtemps (j'en viens presque à leurs faire des câlins et à jouer la pom-pom girl pour les encourager à bosser.) 

Et c'est là qu'après deux ans de pression, j'ai enfin réussi à faire décider à mon patron qu'il faudrait ouvrir une sandwicherie sur le site !

Là, je lis dans vos yeux une question : Mais quel rapport avec les femmes de chambre ?

Tous simplement le fait que j'ai proposé à l'une d'elle d'en prendre le contrôle et de ne plus faire de chambres. Depuis, la Chatelaine (OUI, c'est d'elle dont je parle !) est sur un petit nuage...

Outre le fait qu'elle plane, en fait, je lui sauve la mise car le jour je vais externaliser, elle ne ferait pas de vieux os.

Vous voyez... Je ne suis pas si méchant que ça...

Sinon, Bleu est en dépression depuis que j'ai modifié le système de plonge, et maman s'est fait une très grosse entorse à la cheville et n'arrive pas à s'en remettre depuis un mois...

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