vendredi 30 avril 2010

De l'inventaire, du congel et du lol...

Oui, c'est vendredi 30 avril, bientôt le mois de mai, et je vous informe que le 28 mai, je pars un mois pour Madagascar avec Madame et Gamin.

Mais le point important de chaque fin de mois, en restauration, c'est l'inventaire...

Un moment de bonheur rare qui dure entre 2 et 5 heures, selon la taille du resto et surtout de ses réserves, à compter, compter, et compter encore les sachets de sel, les bouteilles de vin (selon l'origine voir parfois selon l'année...) ET point d'orgue de l'inventaire : le congelateur ! (le congel, ou le congélo pour les intimes)

Car oui, le congel, c'est le must de l'inventaire, car en général, c'est l'une des reserves les plus grandes (en tout cas, partout où j'ai bossé) et c'est surtout l'endroit le moins bien rangé. Et oui, il y fait tellement froid (-20° avec trois gros ventilateurs qui soufflent juste sur ta figure ou dans ton cou pour les plus grands. OUI le cou, pas le c*l !) que lorsqu'il faut décharger les livraisons, tout le monde (je dis bien tout le monde) balance la came au plus vite pour ne pas avoir à se geler le cul (là, je l'ai dis !) dans cette pièce de la mort qui tue, du rhume et du nez qui coule.

Donc, c'est toujours le bordel dans ce congel. SAUF ! que si vous aviez lu ça, vous sauriez que maintenant, c'est moi qui fait les commandes. Et donc, j'ai fais mon maximum pour que ce vendredi, il y ai le moins de marchandises possible dans le congel (et dans toutes les autres réserves en général...)

Et là, je vous vois penser : "Mais alors pourquoi du lol ? T'es con aussi de nous mettre des titres de merde comme ça !"

Et bien parce que si vous aviez lu ça, vous sauriez que Fouine est un gros con. Car à l'heure de la pause (quand je vous dis que je suis gentil parfois ! La preuve, ils peuvent prendre des pauses...) Fouine m'informe que le congel est vide, je feins l'ignorance et déclare devant les autres que c'est une bonne nouvelle. Ce à quoi il continue en me disant que le fournisseur devrait livrer vers 10h, et que ça serait bien que je fasse l'inventaire avant la livraison... (c'est sur que c'est un super conseil, surtout quand je pense à cet instant que mes listings sont déjà imprimé et que je comptais m'y rendre après la pause... Mais bon, je suis décidé à faire dans le social... Parfois...)

Je descends donc dans les réserves après la pause et entame mon mini-inventaire. Puis je remonte dans le bureau pour refaire mon taf administratif, trop longtemps abandonné et qui me réclamait à corps et à cris... Là, je tombe sur ma Fouine en train de faire je ne sais trop quoi sur son pc (il va vraiment falloir que je lui enlève pour prendre totalement possession de mon bureau)

Après quelques instants, il se lève et retourne en cuisine (il supporte difficilement mes questions sur ses travaux) Je me réjouis donc de ce moment de solitude au combien trop rare et là, j'ai une Lunatic hilare qui entre pour me demander d'un air complice "Mais pourquoi La Fouine dit à qui veut l'entendre qu'il vient de faire l'inventaire du congel pour vous, car vous ne vous sentiez pas bien ?"

Silence entendu puis éclats de rire...

Parfois, le bonheur, ça se résume à ça, une pincée de mythomanie et un public à qui on ne la fait plus...

Et pendant que j'écris ce post, Lunatic vient de revenir dans le bureau pour gueuler car elle n'est pas d'accord avec le système d'heures et de paye. Pour elle, si elle fait des heures supp' et qu'on lui paye, elle est d'accord, mais si une autre employé fait moins d'heure qu'elle elle veut qu'on lui paye la différence... N'importe quoi donc... Quand je vous dis que je m'amuse dans mon boulot... Comment voulez-vous que je sois sympa après ça ?

mercredi 28 avril 2010

Cordialement...

C'est sympa de recevoir des mails...

Mais si il y a bien un truc qui m'énerve, c'est le "Cordialement" comme formule de politesse.

Ca veut dire quoi ? cordialement ?


cordialement, adverbe
Sens  De manière cordialechaleureuse.


Alors quand tu reçois un mail incendiaire mais qu'à la fin c'est écrit "Cordialement" ca veut dire que l'expéditeur te demande "chaleureusement d'aller te faire foutre" ?


Pour moi, quand on m'écrit cordialement à la fin d'un mail, ça veut dire "Va te faire foutre" ou "j't'emmerde" mais c'est dit chaleureusement, avec les formes, de façon à ce que le destinataire ne soit pas offusqué, choqué, ou en larme, ou encore en train de se dire "tiens ? ça serait une bonne idée !"


Voilà pourquoi je ne met jamais de formules bidons à la fin de mes mails. Parce que si j'écris à la personne, c'est parce qu'elle à mon respect et mon attention. Pour les autres, soit je ne réponds pas, soit (vraiment quand je suis obligé) j'écris juste l'info nécessaire (pas de bonjour, bonsoir...) et à la fin, j'ajoute un très joyeux Cordialement ! (tout est dans le point d'exclamation ou de suspension, selon le cas)


Maintenant, je suis sur qu'à vos prochains mails, vous allez penser à moi en lisant un "Cordialement"

vendredi 23 avril 2010

Redonner de l'envie

Beaucoup doivent me voir désormais comme la pire des ordures.

C'est un peu... vrai

Mais je ne suis pas au boulot pour faire des câlins, et encore moins pour que ce soit la merde. Exemple : Il y a sur le site ou je travaille une école de "future têtes pensantes" qui sort des niveaux bac+2 +3 +5. Et là, je vous pose un problème, sortez un quart de feuille et un stylo à bille bleu et notez :

Sachant que voulez réussir vos études et que vous avez envi d'avoir votre diplôme, sésame pour trouver un super boulot. Sachant que vous avez le choix entre 2 écoles, en internat. L'une à des règles à respecter, des gens compétents, mais avec de bons résultats. L'autre, c'est un peu les vacances toutes l'année, ça bois, ça fume, le personnel est terrifié par les étudiants mais les encouragent à faire les cons (d'ailleurs, lorsqu'ils recrutent, ils disent bien qu'ici, c'est très cool !) et s'étonne d'avoir des résultats de merde, mais grâce à ces résultats, ils vous font redoublé afin de payer une année supplémentaire...

Laquelle est la plus intéressante ?

Ceux qui me disent : ben, la 2, c'est cool. Et bien vous êtes les bienvenus ici. Sauf qu'il y a un hic. MOI.

Oui, parce qu'interne signifie que vous dormez ici, et mangez ici. Hors, ici, c'est moi qui dirige les filles qui font le ménage et le self. Donc, je deviens l'énorme hic de ceux qui foutent la merde. Parce que aussi dur que j'en ai l'air, j'accepte la très grande majorité des demandes de mon personnel. Et surtout, je les protège de tout ceux qui auraient des envies de faire chier. Et donc, lorsque les étudiants gerbent partout dans l'internat, bouchent les toilettes, ma consigne est claire : vous les laissez nettoyer leurs merdes. Parce qu'une femme de chambre est là pour entretenir et nettoyer, mais pas pour torcher.

C'est ainsi que l'année dernière par exemple, les étudiants n'ont plus eu de "frotte-anus" (joli mot pour dire PQ) pendant deux semaines tant qu'ils n'avaient pas débouché les trois toilettes (chacun remplis d'un gros rouleau de papier bien tassé à fond...)

Il en va évidemment que si mes employés ne font pas le boulot, je les sermonne aussi. Il faut qu'il y ai un équilibre entre les deux. Chacun ayant des droits, et des devoirs.

Si je parle de redonner de l'envie, c'est justement à propos des femmes de chambre. Sur les 6 que je devrais avoir, il ne m'en reste actuellement plus que 2. Pour les autres, c'est un mélange de "Je ne viens plus parce que je profite du système" à du "j'aimerais bien revenir, mais je suis une ruine, et le corps médical se demande encore comment je fais pour ne pas être dans un fauteuil roulant..."

Quoiqu'il en soit, mon voeux le plus cher serait d'externaliser ce service afin de ne plus avoir de demande en direct et ne plus avoir à faire la chasse. Les deux restantes oscillent entre la déprime et la résignation. Et il n'est pas facile de les garder présente très longtemps (j'en viens presque à leurs faire des câlins et à jouer la pom-pom girl pour les encourager à bosser.) 

Et c'est là qu'après deux ans de pression, j'ai enfin réussi à faire décider à mon patron qu'il faudrait ouvrir une sandwicherie sur le site !

Là, je lis dans vos yeux une question : Mais quel rapport avec les femmes de chambre ?

Tous simplement le fait que j'ai proposé à l'une d'elle d'en prendre le contrôle et de ne plus faire de chambres. Depuis, la Chatelaine (OUI, c'est d'elle dont je parle !) est sur un petit nuage...

Outre le fait qu'elle plane, en fait, je lui sauve la mise car le jour je vais externaliser, elle ne ferait pas de vieux os.

Vous voyez... Je ne suis pas si méchant que ça...

Sinon, Bleu est en dépression depuis que j'ai modifié le système de plonge, et maman s'est fait une très grosse entorse à la cheville et n'arrive pas à s'en remettre depuis un mois...

mercredi 7 avril 2010

L'entretien individuel de kiki



Je ne sais pas si vous avez lu la liste de ma fine équipe mais parmi eux, il y a kiki. (le tout est ici et ici)

Kiki, c'est le mec sympa, discret, petit, un regard de vieux chien battu, qui ronchonne dans son coin, peureux et surtout qui écoute la moindre petite rumeur ou bruit de couloir.

L'entretien de Kiki aurait bien pu se passer pour lui sauf que ce jour là, pour le coup, j'avais pas envie de faire plaisir à quelqu'un. Pourquoi ? Parce que ma belle-soeur (belle étant un terme très largement galvaudé) et son "son-pleureur" (elle est anglaise, donc "son" voulant dire fils ; et pleureur parce qu'il à bientôt 4 ans et que mon gamin de 2 ans lui met des raclées toutes les 5 minutes environ sans que l'autre cherche à se défendre...)

Donc, comme je n'aime pas qu'elle soit là à squatter chez moi en pensant que je kiffe ses vannes pourries sur mon poids et que je suis fan de ses déclarations sur le pourquoi et le comment de la vie (Alors que tout le monde sait que la réponse, c'est 42 !) J'étais de mauvaise humeur et l'envi de me venger sur quelqu'un. Pas de bol pour Kiki, c'était son tour.

Alors déjà, il à passé la tête au moins une dizaine de fois dans le bureau juste pour voir si j'étais là. Ce à quoi j'ai vite cessé toute activité et de regarder la porte avec mon air sympa pour lui montrer ma joie de le recevoir. Il a fini par me demandé si "c'était bon" ce à quoi j'ai évidemment répondu que je n'avais pas encore gouté et que grâce à lui, "j'avais les crocs"... (humour de merde, certes, mais qui fait son petit effet sur les personnes en manque de confiance en eux...)

Il est donc entré et s'est assis, mais sur le bord du bureau, en diagonale par rapport à moi, genre prêt à se barrer ou "si je me met trop prêt, il pourrait me bouffer un bras" et ça, ça m'énerve encore plus ! Je lui fais donc l'introduction "vous savez comment ça se passe ? Vous me parlez de votre année, puis je vous donne mon avis, puis vous me dites vos souhaits, puis je vous dis non, ahahah, je plaisante, je vous fixe des objectifs à la place, et enfin, la conclusion. C'est bon ?"
"Oui"
"Allez, racontez moi votre année"
"Ben... Ca va... Ca s'est bien passé..."
...
silence lourd dans le bureau
...
Je le fixe, et il détourne vite le regard en souriant, genre un gosse qui à fait une connerie"
"C'est tout ?"
"Ben... Oui ?"
"Dites moi 3 trucs qui vous ont plus, et 3 qui ne vous ont pas plus"
"Ben..."

Je vous passe les détails plus laborieux les uns que les autres, en gros, j'assistais au plus grand discours muet de tout les temps... Finalement, j'abrège :
"C'est tout ? Oui ? Ok, à moi"

Et là, je lui dégaine tout un fichier excel ou j'ai pris pendant toute l'année un malin plaisir à noter toutes les conneries, gaffes, manquement au règlement, oublis, de tout le monde.
"le 28 janvier, vous avez oublié d'éteindre les feux en partant. Le 3 mars, vous avez dit "grognasses" à une employée. Le 19 décembre, vous avez refusé de faire ça..."

J'en avais suffisamment pour que chaque fait soit comme une grande claque dans la gueule pour lui, premièrement parce qu'il ne s'y attendait absolument pas, deuxièmement, parce que c'était vrai, troisièmement parce qu'en y mettant les formes et l'emphase, oublier de remonter sa braguette devient très vite du "geste obscène et harcèlement sexuel"...

Après mon monologue (manquerait plus qu'il me réponde l'effronté !) j'ai retrouvé un Kiki enfoncé dans sa chaise, blanc, avec la mâchoire inférieure pendante et une envie de mourir immédiatement. Il m'a balbutié un petit "mais vous faites ça à tout le monde ?" "ce à quoi j'ai répondu "Uniquement à ceux qui font ce genre de choses"

Il à cru ensuite bon de me demandé pourquoi la Direction faisait ça. Je l'ai donc descendu en lui faisant entrer dans le crane que la Direction c'était moi, et non une vague entité qui existerait loin loin d'ici.

Le reste fut du billard parce qu'après s'être fait descendre en flamme, il est très compliqué de justifié une augmentation. Il a malgré tout essayé en me demandant pourquoi il n'était pas Second de cuisine puisqu'à son époque, la fouine l'était déjà. Je lui ai répondu que c'était une autre époque, un autre patron que moi, et que pour être second, il fallait en avoir l'étoffe.

La conclusion (parce qu'après ça, il n'y avait plus rien à dire) fut, avec mon grand sourire satisfait, le résumé oral et surtout écrit de l'abattage en règle du Kiki.

En partant, il a fini par me dire que j'avais changé depuis mon retour de maladie, que j'étais devenu plus méchant. Je lui ai répondu que je remettais les choses au point suite aux dérives liées à mon absence...


PS  : Après l'entretien, il m'a confié qu'il garderait l'exemplaire sur lui pour pas que "les autres" ne le voient...
UMP : A la pause, il a raconté l'ensemble de l'entretien aux "autres"
MoDem : Mardi, il à cru bon devant "les autres" de me dire que depuis l'entretien, il avait du mal à trouver le sommeil, j'ai répondu que la prochaine fois, il ne penserait même plus à dormir
NPC : En lui racontant ça, ma femme m'a dit qu'elle ne voudrait jamais travailler pour moi...

dimanche 4 avril 2010

J'ai été cité sur le blog de sweet'n'salt

bon ok, je ne sais pas si c'est très intéressant pour vous, mais moi, ça me fait chaud au coeur.

Donc, voilà, je vous redonne le lien :

http://www.sweetnsalt.net/


Et dès que j'ai le temps, je vous raconte l'entretien de kiki...