mercredi 7 avril 2010

L'entretien individuel de kiki



Je ne sais pas si vous avez lu la liste de ma fine équipe mais parmi eux, il y a kiki. (le tout est ici et ici)

Kiki, c'est le mec sympa, discret, petit, un regard de vieux chien battu, qui ronchonne dans son coin, peureux et surtout qui écoute la moindre petite rumeur ou bruit de couloir.

L'entretien de Kiki aurait bien pu se passer pour lui sauf que ce jour là, pour le coup, j'avais pas envie de faire plaisir à quelqu'un. Pourquoi ? Parce que ma belle-soeur (belle étant un terme très largement galvaudé) et son "son-pleureur" (elle est anglaise, donc "son" voulant dire fils ; et pleureur parce qu'il à bientôt 4 ans et que mon gamin de 2 ans lui met des raclées toutes les 5 minutes environ sans que l'autre cherche à se défendre...)

Donc, comme je n'aime pas qu'elle soit là à squatter chez moi en pensant que je kiffe ses vannes pourries sur mon poids et que je suis fan de ses déclarations sur le pourquoi et le comment de la vie (Alors que tout le monde sait que la réponse, c'est 42 !) J'étais de mauvaise humeur et l'envi de me venger sur quelqu'un. Pas de bol pour Kiki, c'était son tour.

Alors déjà, il à passé la tête au moins une dizaine de fois dans le bureau juste pour voir si j'étais là. Ce à quoi j'ai vite cessé toute activité et de regarder la porte avec mon air sympa pour lui montrer ma joie de le recevoir. Il a fini par me demandé si "c'était bon" ce à quoi j'ai évidemment répondu que je n'avais pas encore gouté et que grâce à lui, "j'avais les crocs"... (humour de merde, certes, mais qui fait son petit effet sur les personnes en manque de confiance en eux...)

Il est donc entré et s'est assis, mais sur le bord du bureau, en diagonale par rapport à moi, genre prêt à se barrer ou "si je me met trop prêt, il pourrait me bouffer un bras" et ça, ça m'énerve encore plus ! Je lui fais donc l'introduction "vous savez comment ça se passe ? Vous me parlez de votre année, puis je vous donne mon avis, puis vous me dites vos souhaits, puis je vous dis non, ahahah, je plaisante, je vous fixe des objectifs à la place, et enfin, la conclusion. C'est bon ?"
"Oui"
"Allez, racontez moi votre année"
"Ben... Ca va... Ca s'est bien passé..."
...
silence lourd dans le bureau
...
Je le fixe, et il détourne vite le regard en souriant, genre un gosse qui à fait une connerie"
"C'est tout ?"
"Ben... Oui ?"
"Dites moi 3 trucs qui vous ont plus, et 3 qui ne vous ont pas plus"
"Ben..."

Je vous passe les détails plus laborieux les uns que les autres, en gros, j'assistais au plus grand discours muet de tout les temps... Finalement, j'abrège :
"C'est tout ? Oui ? Ok, à moi"

Et là, je lui dégaine tout un fichier excel ou j'ai pris pendant toute l'année un malin plaisir à noter toutes les conneries, gaffes, manquement au règlement, oublis, de tout le monde.
"le 28 janvier, vous avez oublié d'éteindre les feux en partant. Le 3 mars, vous avez dit "grognasses" à une employée. Le 19 décembre, vous avez refusé de faire ça..."

J'en avais suffisamment pour que chaque fait soit comme une grande claque dans la gueule pour lui, premièrement parce qu'il ne s'y attendait absolument pas, deuxièmement, parce que c'était vrai, troisièmement parce qu'en y mettant les formes et l'emphase, oublier de remonter sa braguette devient très vite du "geste obscène et harcèlement sexuel"...

Après mon monologue (manquerait plus qu'il me réponde l'effronté !) j'ai retrouvé un Kiki enfoncé dans sa chaise, blanc, avec la mâchoire inférieure pendante et une envie de mourir immédiatement. Il m'a balbutié un petit "mais vous faites ça à tout le monde ?" "ce à quoi j'ai répondu "Uniquement à ceux qui font ce genre de choses"

Il à cru ensuite bon de me demandé pourquoi la Direction faisait ça. Je l'ai donc descendu en lui faisant entrer dans le crane que la Direction c'était moi, et non une vague entité qui existerait loin loin d'ici.

Le reste fut du billard parce qu'après s'être fait descendre en flamme, il est très compliqué de justifié une augmentation. Il a malgré tout essayé en me demandant pourquoi il n'était pas Second de cuisine puisqu'à son époque, la fouine l'était déjà. Je lui ai répondu que c'était une autre époque, un autre patron que moi, et que pour être second, il fallait en avoir l'étoffe.

La conclusion (parce qu'après ça, il n'y avait plus rien à dire) fut, avec mon grand sourire satisfait, le résumé oral et surtout écrit de l'abattage en règle du Kiki.

En partant, il a fini par me dire que j'avais changé depuis mon retour de maladie, que j'étais devenu plus méchant. Je lui ai répondu que je remettais les choses au point suite aux dérives liées à mon absence...


PS  : Après l'entretien, il m'a confié qu'il garderait l'exemplaire sur lui pour pas que "les autres" ne le voient...
UMP : A la pause, il a raconté l'ensemble de l'entretien aux "autres"
MoDem : Mardi, il à cru bon devant "les autres" de me dire que depuis l'entretien, il avait du mal à trouver le sommeil, j'ai répondu que la prochaine fois, il ne penserait même plus à dormir
NPC : En lui racontant ça, ma femme m'a dit qu'elle ne voudrait jamais travailler pour moi...

2 commentaires:

Unknown a dit…

Mais c'est vraiment trop horrible !!

Alfie Bronx a dit…

Yoan : Horrible ? Non, Dur ? Oui !
Il faut savoir que depuis, Kiki est devenu ultra performant et ne pense plus aux bruits de couloir et autres "radio chiotte"