mercredi 2 décembre 2009

Ma grand-mère

Il était une fois une très vieille dame.
Je ne l'ai connu que jusqu'à mes 10 ans, puisqu'après, elle est partie.
Il ne me reste plus beaucoup de souvenirs de cette très vieille dame.
C'était ma grand-mère maternelle... Alice... Mémé...
Celle du côté paternelle, c'était mèmère (appelation hautement négative qui montre bien qu'on ne s'aimait pas beaucoup l'un l'autre...)
Mais ma mémé... c'était pour moi une fée
La peau de ses mains et de son visage était toute frippé, buriné par le temps,
marqué par le temps et la vie qui avait du être très dure avec elle
Sa peau était douce, et fragile... Le moindre petit choc et elle saignait,
et l'impact filé comme lorsqu'on déchire un drap en deux,
ce qui fait que la moindre coupure prenait des proportions dantesque et me faisait hurler de peur
On s'aimait... Elle me pardonnait toutes mes bêtises et mes caprices
Elle ne pardonnait pas à ceux qui se trompaient à mon égard.
Un jour, elle m'a envoyé à l'épicerie du coin acheter des "casses-croute" (prince de L*)
Je suis revenu avec des lunettes de soleil en plastique... Ma mère m'a crié dessus, ma grand mère a rit et les a trouvé très jolie...
Un autre jour, ma tante à été acheté du fromage "Pyrénée" et à pris celui avec la croute rouge plutôt que le mien... celui avec la croute noire...
Ma tante s'est fait incendier (et quand je dis incendier... Même au boulot je ne me suis jamais fait détruire comme ça !)

J'aimais sa maison, elle était petite, chaleureuse, vieille, les meubles étaient en chêne massif, vieux, austère, et elle passait toute sa vie dans sa cuisine, centre de la maison et lieu de vie pour les personnes âgées. en entrant chez elle, ca sentait la confiture, le pain, le miel, le bourguignon qui mijotait depuis le matin, le savon de marseille dont elle abusait pour laver les murs et le sol. Chaque année, au printemps, il Fallait changer le papier peint de la cuisine, non pas qu'il était sale ou usé, mais parce qu'il le fallait...
Grand mère pleine de principes, droite, autoritaire, personne n'avait le droit de la contredire, même si maintenant, je pense que parfois, elle avait tord.
Lorsque ma tante à voulu quitter son mari, ma grand-mère lui à interdit en lui disant : "Tu l'as pris, tu le garde !"

Ma grand-mère est morte deux jours avant mes dix ans. Lorsque ma mère me l'a annoncé, ça m'a fendu le coeur, j'ai pleuré une journée entière. Et ma seule question intelligente que j'ai pu dire à été : "Pourquoi elle n'a pas voulu faire mon anniversaire ?"

J'aurais mérité une raclée ce jour là...
L'année suivante, j'étais à l'école catholique et nous faisions une prière avant de commencer la classe. J'ai demandé à ce que la prière soit pour ma grand-mère, l'institutrice à acceptée.

Grand-mère, tu m'as quitté en 1989, et 20 ans après, je t'aime toujours, et pour longtemps encore...

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